Pour en finir avec l’idée reçue : bio = réduction des pesticides
Depuis 2008, la France s’est engagée dans divers plans successifs de réduction de l’usage des produits phytosanitaires à travers les plans Ecophyto. Initialement axés sur une baisse de 50 % des volumes, ces plans ont progressivement évolué, la dernière version étant Ecophyto III (2024). Ce dernier conserve l’objectif de « réduction de 50% de l’utilisation [des produits phytopharmaceutiques] à l’horizon 2030 » même si ce facteur est désormais pondéré par une réduction « des risques globaux » de ces mêmes produits.
Le député Éric Martineau, lors des discussions lundi dernier sur la Proposition de loi « Améliorer le traitement des maladies affectant les cultures végétales à l’aide d’aéronefs télépilotés« , explique parfaitement l’aberration de se concentrer sur les baisse volumes de phytos avec l’exemple de la tavelure sur pommier : en agriculture conventionnelle 500 g/ha d’un produit de synthèse suffisent à la traiter ; en agriculture biologique on remplace ce produit par 1 kg de cuivre et 3 kg de soufre. En bref, on remplace la chimie de synthèse par de la chimie dite « naturelle » au profil toxicologique pas vraiment favorable (risques significatifs pour les sols et la biodiversité) et à des volumes beaucoup plus importants !
Se focaliser sur les volumes utilisés est trompeur. Ce qui compte, c’est la réduction des risques pour la santé et l’environnement. Peu importe que cela soit avec la chimie de synthèse ou la chimie naturelle.