Depuis longtemps déjà, nous avons parfaitement assimilé l’adage : « les pesticides, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique ». D’autant que ces produits ont un coût financier. N’oublions pas le bon sens paysan ! Entre 1999 et 2019, le tonnage total des pesticides vendus en France a baissé de plus de moitié. La consommation nationale est actuellement d’un peu plus 50 000 tonnes dont 28% sont des produits utilisables en agriculture biologique (le cuivre et le souffre notamment).
Contrairement à une rumeur bien répandue, la France n’est pas le premier utilisateur européen de pesticides par hectare. Mais du fait de sa surface et du poids de la production viticole, la France est bien l’un des premiers pays utilisateurs européens en volume global.
Ces chiffres traduisent l’engagement des professionnels dans des démarches de progrès. Pour la culture de nos fruits et légumes, nous avons recours aux produits phytosanitaires suivant les observations sur le terrain. En bonne intelligence ! Depuis de nombreuses années, l’agriculture conventionnelle a mis en place des chartes de qualité exigeantes et a développé, en lien avec la recherche (notamment l’INRAE) des solutions alternatives. Action préventive pour anticiper le développement des maladies, préparation des sols, rotation des cultures, utilisation de variétés résistantes, protection biologique intégrée… ces pratiques constituent des outils que nous avons d’ores et déjà mis en place. Ces solutions apparaissent comme complémentaires aux produits phytosanitaires.
Pour limiter le risque de tavelure dans les vergers de pommier (la principale maladie du pommier), de plus en plus de producteurs procèdent au broyage des feuilles à l’automne pour favoriser la décomposition de ces dernières et éliminer les zones de « refuges » des spores de la tavelure.
L’innovation génétique
La recherche publique française est à l’origine d’une pomme résistante à la tavelure commercialisée sous différents noms (Ariane, Joliet,…). Cette innovation génétique a permis de conforter le développement de la filière de production bio. En culture conventionnelle, elle permet une réduction significative du nombre de traitements contre la tavelure.