Mercosur : un écran de fumée face à la vraie bataille pour la compétitivité agricole ?
J’entends la colère, les tensions, l’incompréhension des agriculteurs sur le projet d’accord UE-Mercosur. La France y est fermement opposée.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) 19 novembre 2024
C’est pourquoi, dans le cadre des dispositions de l’article 50-1 de notre Constitution, j’ai décidé, après consultation des présidents de… pic.twitter.com/0dlrUxpBgZ
Monsieur le Premier ministre, vous semblez prendre la mesure de la colère du monde agricole, très bien ! Mais il ne faut pas se leurrer, derrière le projet d’accord UE-Mercosur, le véritable débat est celui de notre incapacité à être compétitifs.
Quand nos agriculteurs peinent déjà à rivaliser avec leurs voisins allemands, italiens ou espagnols, comment imaginer qu’ils puissent faire face à des géants comme le Brésil, où les coûts de production et les normes n’ont rien à voir avec les nôtres ? Ce n’est pas un nouvel accord qui fragilisera (ou non) notre agriculture, car elle l’est déjà par des charges salariales écrasantes, les normes toujours plus lourdes, les surtranspositions, et les exigences environnementales déconnectées des réalités du terrain.
La vraie question est donc celle de notre modèle agricole et de la place que nous voulons lui donner. Si la France n’est pas capable de défendre une agriculture compétitive, c’est notre agriculture se désintégrera, Mercosur ou pas. Engageons-nous donc dans une réforme profonde pour redonner à nos agriculteurs les moyens de notre souveraineté alimentaire. Le débat que vous proposez, Monsieur le Premier ministre, devrait porter sur cette priorité.