Conférence de presse de G. Attal : encore un coup dans l’eau
Le 21 février 2024 – Ce matin, au cours d’une conférence de presse, le Premier Ministre Gabriel Attal, accompagné de Marc Fesneau, de Christophe Béchu, et de Bruno Le Maire, était censé donner plus de détails sur sa feuille de route agricole, à la veille du Salon de l’Agriculture. Après 50 minutes d’écoute, le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France salut la performance de Gabriel Attal pour communiquer… sur des mesures déjà annoncées et largement insuffisantes.
Pour une bonne partie, les dispositions annoncées ce matin ont en effet été présentées lors de précédentes interventions ces dernières semaines : pérennité du TO-DE, réduction des délais de recours sur les projets de retenues d’eau, signature d’une convention entre les représentants des chambres agricoles et l’OFB, clause de sauvegarde pour interdire l’importation de produits traités au thiaclopride, non augmentation de la fiscalité sur le GNR, etc.
Objectif d’Ecophyto : le grand flou
Seule nouveauté importante de cette conférence de presse : le Nodu ne sera plus utilisé comme indicateur de suivi de nos usages de produits phytosanitaires et sera remplacé par l’’indicateur européen HRI1. Mais cette mesure ne vaut absolument rien sans un abandon pur et simple de l’objectif de 50 % de réduction de l’usage des phytos décidé sur un coin de table en 2008, et basé lui-même uniquement sur le volume.
Vide sur les surtranspositions
Depuis des semaines, Gabriel Attal ne cesse de répéter sa volonté de lutter contre les surtranspositions. Si l’objectif de 50 % de réduction de l’usage des phytos est en soit une surtransposition à laquelle il faudrait immédiatement mettre fin, le Premier Ministre s’obstine à ne pas aborder les surtranspositions déjà existantes sur les substances phytos. Sur la question par exemple de l’acétamipride interdit en France mais autorisé dans les autres pays européens, aucune avancée malgré les alertes de producteurs ! Une proposition de loi du député Luc Lamirault a pourtant été déposée il y a quelques jours, pourquoi ne pas la reprendre ?
Se pose enfin la question des responsables portant la politique gouvernementale en matière d’environnement et d’agriculture. Le secrétaire général à la planification écologique, sorte de « super ministre de l’écologie » a porté jusque-là une politique largement responsable de la mobilisation actuelle des agriculteurs. Comment cette personne peut-elle encore rester à son poste ? Il en de même pour le conseiller agriculture d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, comment peut-il porter une politique « favorable aux agriculteurs » alors qu’il a largement inspiré ces dernières années des mesures anti-agriculture. Un minimum de cohérence dans le choix des personnes serait la bienvenue.