Pétition – Stratégie Farm to Fork : signez contre la folie de la décroissance !
Déclinaison du Pacte vert européen (Green Deal), la stratégie européenne Farm to Fork est l’application concrète à l’agriculture européenne des doctrines décroissantes pensées depuis des années dans les couloirs des lobbies environnementalistes européens. Tenez-vous bien : d’ici 2030, Farm to Fork prévoit (entre autres) pour l’agriculture européenne, 25% de surface agricole en agriculture biologique, une baisse de 50 % des usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires, et de 20 % des usages d’engrais ; et pour couronner le tout, la diminution de 10 % des surfaces cultivées ! Ces prochaines années, c’est donc NOTRE agriculture et NOTRE alimentation qui sont directement mises en danger par la Commission européenne. Ce sont nos agriculteurs qui vont subir les conséquences de cette décision ubuesque.
Un véritable déni démocratique
Alors que le travail législatif européen autour de la stratégie Farm to Fork a commencé début 2021, l’étude d’évaluation de cette même stratégie par les propres services de la Commission européenne (JRC – joint research centre) permettant aux députés européens de voter avec une pleine connaissance de ses effets économiques et environnementaux (désastreux) a sciemment fait l’objet d’une rétention : elle n’a été dévoilée que fin juillet, à la veille des congés estivaux. De fait, le vote de la stratégie Farm to Fork par la Commission agriculture du parlement européen début septembre 2021 puis par l’ensemble des députés européens en octobre s’est fait quasiment à l’aveugle ! Une folie qui va détruire notre agriculture !
L’Europe dans une situation de dépendance alimentaire !
Les perspectives données par l’étude des services de la commission européenne ont de quoi inquiéter non seulement les agriculteurs mais aussi chacun de nos enfants et petits-enfants. Elle prévoit des baisses de 13 % de la production de céréales, de 7 % de la production de fruits et légumes, de 12 % pour les produits laitiers, de 15 % pour la viande bovine [1].
Peu suspect de vouloir le bien de l’agriculture européenne, le ministère de l’agriculture américain a lui-même publié une analyse des conséquences de la stratégie Farm to Fork. La conclusion ? Une hausse du coût de l’alimentation en Europe de 17 %, insupportable pour les consommateurs européens déjà asphyxiés par l’inflation ! [2]
Un impact bien pire pour la France
L’alerte lancée en 2019 par le Sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb se vérifie année après année[3] : la France est « un champion agricole mondial », qui va perdre à court terme sa place.
Hors vins et spiritueux, notre balance commerciale agricole est déjà déficitaire et ce déficit ne cesse de se creuser : – 4,7 milliards d’euros en 2020 et – 3,2 milliards d’euros pour les fruits et légumes. En juillet dernier, le Haut-Commissariat au plan rappelait que « plus de la moitié des fruits et légumes consommés en France est importée, en incluant les fruits et légumes exotiques, contre environ un tiers il y a 20 ans. »[4] Avec Farm to Fork doublée de l’habitude très franco-française de surtransposer les normes européennes, il est probable que nous importerons demain ¾ des fruits et légumes que nous consommerons. Comment pourrons-nous demeurer libres si notre alimentation dépend des importations ?
Un impact environnemental nul
Selon l’étude européenne du JRC, les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre « économisés » par les nouvelles pratiques agricoles européennes, seraient simplement « exportés ». En clair, les pratiques que nous ne voulons pas mettre en œuvre en Europe sous prétexte de bonne conscience écologique, nous les exportons ! Pour la planète, le résultat est nul et même pire. Est-ce cela l’écologie de demain ?
Une absurdité dans le cadre de la crise ukrainienne
Si nous prenons au mot le meilleur des mondes imaginé par des ONG écologistes, chacun devrait produire ce dont il a besoin et les exportations devraient être bannies. Produire ce dont nous avons besoin, c’est donc ne pas confier aux autres notre agriculture, tout le contraire de Farm to Fork, qui implique le renforcement de notre dépendance alimentaire !
Des premiers textes d’application ubuesques
Le 22 juin dernier, la Commission européenne a présenté sa proposition de règlement sur « l’usage durable des pesticides ». Directement issu de la stratégie Farm to Fork, ce projet impose une réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires pour l’ensemble des pays européens. L’exposé des motifs balaye d’un revers de main la question des pertes de rendements, soulevées par les organisations agricoles depuis 2020, sous prétexte de progressivité de l’application des changements. L’article 18 du projet de règlement prévoit également l’interdiction des traitements phytosanitaires au sein des zones Natura 2000, à part quelques exceptions extrêmement encadrées. Cette disposition, complétement hors sol, menace directement des milliers d’hectares de cultures arboricoles et maraichères.
Il est encore temps d’arrêter la folie Farm to Fork
Si la Farm to Fork a été adoptée en dépit de tous les avertissements et en l’absence de tous les éléments permettant aux parlementaires de comprendre sa véritable nature, il est encore temps de l’arrêter ! Le texte doit être en effet décliné en de multiples textes législatifs (règlements) pour être visiblement applicables.
Aidez-nous à stopper la folie Farm to fork… et signez pour l’arrêt de sa mise en œuvre !
[1] https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC121368
[2] https://www.ers.usda.gov/webdocs/publications/99741/eb-30.pdf?v=863.3
[3] La France, un champion agricole mondial : pour combien de temps encore ? , Rapport d’information de M. Laurent Duplomb, fait au nom de la commission des affaires économiques n° 528 (2018-2019) – 28 mai 2019
[4] Haut-Commissariat au Plan, L’agriculture : Enjeu de reconquête, 9 juillet 2021