Entre le néant et le grand bond en arrière écologiste, l’avenir plus qu’incertain de l’agriculture française

La Souveraineté agricole oubliée de la campagne des législatives

Le poids de l’agriculture française en chute libre au Parlement européen

Le 19 juin 2024 Alors que la France est de nouveau en campagne électorale pendant quelques semaines, le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France s’inquiète du sort qui est réservé à l’agriculture française aux niveaux national et européen. Entre le néant et l’idéologie écologiste, faudra-t-il retourner dans la rue en septembre ou octobre prochain pour se faire entendre ?

Souveraineté agricole : un lointain souvenir ?

Retour quelques semaines en arrière : le projet de loi « d’orientation pour la souveraineté en matière agricole » était alors en discussion à l’Assemblée nationale. Un projet de loi certes très imparfait mais qui avait le mérite de faire avancer le débat. Le passage au Sénat était même prometteur. Avec des amendements proposant de mettre fin à certaines distorsions de concurrence (acétamipride), de redonner au pouvoir politique la possibilité de passer outre les décisions de l’Anses concernant l’homologation des produits phytos, de dépénaliser certaines infractions environnementales, on pouvait raisonnablement penser que le texte aurait pu en fin de course aboutir à un climat plus favorable pour l’agriculture française. La décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale met sur pause l’ensemble de cette discussion et menace même de l’arrêter complètement.

En attendant, l’agriculture française est la grand oubliée de cette campagne éclair… sauf pour la liste d’extrême gauche, qui promet dans son programme un grand bond en arrière écologiste et collectiviste : retour des prix planchers financés par les « agro-industriels » (sic), « sortie des fermes usines » (on les cherche toujours en France), rétablissement du plan Ecophyto, interdiction du glyphosate et des néonicotinoïdes (malheureusement déjà totalement interdits en France au passage). Avec de telles mesures, on peut dire adieu à notre souveraineté agricole.

L’agriculture française encore défendue à Bruxelles ?

L’agriculture française serait une priorité défendue à Bruxelles, nous promettait l’ensemble des listes aux européennes. La composition finale des listes a vite fini de convaincre les agriculteurs que ce ne serait pas le cas. Entre un agriculteur relégué de dix places par rapport à 2019, et une eurodéputée placée en position inéligible par son parti malgré un travail sur les dossiers agricoles unanimement reconnu, le résultat final est désastreux : seulement un ou deux eurodéputés français seront à même de défendre nos producteurs là où les autres pays membres bénéficient d’eurodéputés en nombre et expérimentés.

Rendez-vous en septembre ou octobre ?

Mobilisés par les travaux agricoles, les agriculteurs n’oublient pas les promesses qui leur ont été faites : simplification, accès à l’eau, fin des distorsions de concurrence, dépénalisation des infractions agricoles, etc. Alors que certaines personnalités politiques annoncent vouloir « interdire les pesticides et les mégabassines » dès leur arrivée au pouvoir, la météo très compliquée que subissent les agriculteurs rappelle la réalité : oui les solutions phytos de lutte contre les maladies fongiques (SDHI, boscalid…), les mauvaises herbes (glyphosate) et les insectes ravageurs (acétamipride) sont indispensables à notre souveraineté agricole, oui il faut stocker l’eau quand elle est abondante pour pouvoir irriguer en période de sécheresse.

Les promesses ne sont pas oubliées. Rendez-vous à l’automne !