Aides énergie aux filières agricoles : Anne, ma sœur Anne ?

Les filières toujours en attente d’un plan d’aide : viendra-t-il un jour ?

Le 19 octobre 2022 Depuis bientôt 3 mois, nos filières attirent l’attention de l’Etat et du Gouvernement sur le mur face auquel nous place l’évolution du prix de l’énergie dès cet automne et encore bien plus à compter du 1er janvier 2023. Impossible de dire effectivement que de Bercy à la rue de Varenne en passant par l’Hôtel de Roquelaure, la situation n’ait pas été prise en compte. Depuis fin août, force d’annonces nous ont été faites, mais pour l’heure pas une once de concret opérationnel ! Les deux réunions dédiées et organisées au ministère de l’Agriculture les 29 septembre et 12 octobre, à l’assistance certes fournie, n’ont apporté aucune solution pratique.

Nos producteurs qu’ils aient à stocker au froid des fruits ou des légumes voient arriver l’échéance sans solution. Les yeux rivés quotidiennement sur le cours du MWh, dans l’attente permanente de contrats décents de la part de leurs fournisseurs, le dépôt de bilan et la destruction de centaines de tonnes de nourriture approchent sans coup férir. Les déclarations d’intention n’alimenteront demain ni nos chambres froides ni nos concitoyens. Nous ne sommes pas dupes non plus de l’excuse européenne : d’autres pays, l’Espagne par exemple, ont pris des décisions fortes et rapides avec l’aval de Bruxelles.

Dans ces conditions, où l’immédiat n’est pas assuré, à quoi bon pour nos filières de continuer à participer aux travaux du Plan de Souveraineté Fruits et Légumes ?  Pas un euro de budget supplémentaire, pas le début d’un retour sur les erreurs de la loi AGEC ou sur les suppressions unilatérales de substances actives indispensables en matière de santé du végétal, pas la moindre possibilité ouverte de créer des retenues d’eau… Cette démarche est une piètre diversion qui ne sera jamais à la hauteur des légitimes ambitions formulées par l’Etat : un énième constat des mêmes causes et le même empressement à ne pas vouloir s’y attaquer.

Mais pour l’heure, l’urgence est à assurer l’alimentation électrique de nos entreprises, pour préserver dès cet hiver la sécurité alimentaire de la France. Sur ce sujet, comme il est dit dans le conte « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »