Le Collectif Sauvons les Fruits et légumes de France dénonce 5 « fake news » sur les fongicides SDHI

Le 6 septembre 2019 – Des associations environnementalistes anti-pesticides lancent une campagne savamment orchestrée contre les fongicides SDHI. Une opération de communication et de marketing qui vise également à remettre en cause gravement les compétences des autorités sanitaires françaises indépendantes. Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France revient point par point sur ces attaques et démonte les mensonges véhiculés.

« Les fongicides SDHI seraient déversés massivement sur nos cultures » à FAUX

Les fongicides SDHI représentent 2% des tonnages de fongicides vendus en France en 2018. On observe les mêmes tendances de 2013 à 2017. En moyenne, pour 1 hectare (soit 10 000 m2), les agriculteurs appliquent une dose de 100 g !

« Les fongicides SDHI représenteraient un risque grave pour notre santé » à FAUX

Suite à une « alerte » lancée en avril 2018 par quelques chercheurs dans le journal Libération, les scientifiques mandatés par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ont conclu en janvier 2019 à l’innocuité des fongicides de la famille des SDHI tout en appelant à des études complémentaires: « A l’issue des travaux, l’Anses conclut que les informations et hypothèses évoquées n’apportent pas d’éléments en faveur d’une alerte sanitaire pour la santé humaine et l’environnement en lien avec l’usage agricole de ces fongicides qui pourrait justifier la modification ou le retrait des autorisations de mise sur le marché. »[1]

Quelques mois seulement après ce premier avis, l’Anses a confirmé le 25 juillet dernier via un communiqué, qu’ « à ce jour, aucun nouvel élément n’est venu confirmer l’existence d’une alerte sanitaire qui conduirait au retrait des autorisations de mise sur le marché en vigueur, conformément aux règlements nationaux et européens relatifs aux produits phytopharmaceutiques ».

« Les fongicides SDHI seraient omniprésents dans notre environnement »à FAUX

Les scientifiques mandatés par l’Anses ont étudié la présence de substances de la famille des SDHI sur différents compartiments de notre environnement : eaux de surface, eaux souterraines, air, faune, etc. Les taux de quantification de ces substances sont faibles voire très faibles et impliquent donc l’absence de conséquences néfastes sur notre environnement.

« Le maintien de l’autorisation de l’usage des fongicides SDHI serait un crime »à FAUX

De tels propos sont excessifs. Parler de « crime » est non seulement une accusation gravissime mais entretient dans les campagnes un climat de peur, de méfiance, voire même de violence à l’égard des agriculteurs[2]. Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France remarque aussi que ce type d’opération militante ne fait que renforcer l’idéologie complotiste dont sont directement victimes les paysans, mais aussi les consommateurs. Comment en effet fournir à l’avenir sur nos étals des produits bons et sains si les règles sont systémiquement remises en cause par des personnes n’ayant aucune compétence pour le faire, alors que le système sanitaire français est aujourd’hui l’un des plus performants au monde ?

  • « Nos agences sanitaires sont corrompues et incompétentes » à uUne telle accusation est totalement inacceptable.

A de multiples reprises, les autorités sanitaires, dont l’Anses ont montré le sérieux de leurs recommandations. Les producteurs de fruits et légumes, comme chaque citoyen responsable, font confiance à ces scientifiques travaillant pour l’intérêt général, y compris lorsque ceux-ci émettent des avis qui ne leur sont a priori pas favorables. A moins de vouloir sombrer dans l’anarchie, la confiance dans les autorités sanitaires indépendantes est indispensable pour maintenir la durabilité et la compétitivité de notre modèle agro-alimentaire et maintenir une vie en société qui ne tombe pas sous le seul coup de l’opinion.

Les militants environnementalistes se trompent de combat

Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France rappelle que 96 % des fruits et légumes consommés dans l’Union Européenne respectent les normes sanitaires. Le tout dernier rapport annuel de l’EFSA[3] publié en juillet 2019 sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes rend compte pour 2017 de données tout à fait rassurantes : les fruits et légumes consommés par les Européens sont dans leur immense majorité « exempts de résidus de pesticides ou en contiennent dans les limites légalement autorisées ». Les opposants aux SDHI se trompent de combat : l’enjeu est bien de soutenir la consommation de fruits et légumes indispensable à une bonne santé. Seulement un quart des Français respectent la recommandation de consommer 5 fruits et légumes par jour[4]. Il est proprement scandaleux d’alimenter des peurs ex-nihilo


[1] https://www.anses.fr/fr/content/fongicides-inhibiteurs-de-la-succinate-d%C3%A9shydrog%C3%A9nase-sdhi-l%E2%80%99anses-pr%C3%A9sente-les-r%C3%A9sultats-de

[2] https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculteurs-quand-ils-deviennent-des-cibles_3603319.html

[3] European Food Safety Authority , Résidus de pesticides dans les aliments : le point sur la situation dans l’UE, 26 juin 2019.

[4] https://www.francetvinfo.fr/sante/politique-de-sante/5-fruits-et-legumes-par-jour-seul-un-quart-des-francais-suivent-la-recommandation_2280453.html