« Interdire les pesticides de synthèse » : un leurre


Une fausse bonne idée qui fait croire que les pesticides naturels seraient inoffensifs.
 
Le 26 novembre 2019 – Plusieurs associations environnementalistes ont lancé ce lundi une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) visant à interdire les pesticides de synthèse dans l’Union européenne d’ici 15 ans. Pour le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France, cette action purement militante qui ne tient évidemment aucun compte de la réalité du terrain est un nouveau leurre jouant sur la crédulité du grand public à l’égard du discours de ces mêmes associations.
 
Le discours est bien rodé. « Catastrophique », « disparition massive des insectes et de leurs prédateurs » : alors que l’agriculture française est l’une des plus performantes au monde au point de vue environnemental, les porte-paroles de ce mouvement n’hésitent pas à utiliser les qualificatifs les plus alarmants pour qualifier notre situation agricole.
Comme par magie, la solution pour résoudre cette situation serait pourtant très simple, selon Générations Futures, Greenpeace, FNE, etc. : « interdire les pesticides de synthèse d’ici 2035 ». Ces associations spécialisées dans le marketing de la peur le plus agressif font semblant d’oublier deux faits majeurs :
Si les agriculteurs pouvaient se passer des pesticides de synthèse, cela fait bien longtemps qu’ils l’auraient fait. Oser affirmer comme Nadine Lauverjat de l’association Générations Futures que « l’exemple français des 3 000 fermes Dephy engagées dans des pratiques économes en pesticides montre que c’est possible »[1] est une formulation abusive. Dans le cadre de ce programme Dephy ecophyto où les systèmes de production ont été poussés à leur maximum, la réduction n’a été possible que de 25% en arboriculture, de 38% en cultures légumières et seulement de 14% en grandes cultures[1] !
Et les pesticides d’origine naturelle ou minérale autorisés également en agriculture biologique n’en sont pas moins toxiques pour l’homme ou l’environnement, tel le cuivre dont certains sols viticoles subissent encore les dégâts d’une utilisation irraisonnée.
Faut-il aussi compter les surplus de carburant employés lors de multiples passages supplémentaires sur les cultures pour compenser la suppression des molécules de synthèse ? Comme souvent, la communication des associations environnementalistes ne reflète aucunement la réalité mais une agriculture « rêvée », « celle de nos grands-parents », celle qui arrivait tout juste à nous nourrir… Elle montre enfin une incompétence grave sur le plan scientifique : elle oublie que si un produit peut être dangereux, il ne présente pas forcément de risque, c’est le cas de l’eau de javel ! Un enfant de 6 ans est capable de comprendre…

[1] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/lancement-d-une-petition-europeenne-pour-interdire-les-pesticides-de-synthese-20191125

[1] https://agriculture.gouv.fr/infographie-le-plan-ecophyto-en-chiffres