Le 23 janvier 2020, l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a entendu différents intervenants sur les fongicides SDHI :
Francelyne MARANO, professeur émérite de biologie cellulaire et de toxicologie à l’université Paris-Diderot, membre du Haut Conseil de la santé publique ;
Pierre RUSTIN, directeur de recherche, et Paule BÉNIT, ingénieure de recherche à l’INSERM, auteurs d’une publication scientifique concluant à un risque pour les organismes exposés aux SDHI ;
Roger GENET, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et plusieurs membres de son équipe.
Voici ce que nous avons retenu en vidéo :
Si l’on comprend bien Pierre Rustin, les SDHI tueraient le blé en cas de passage par le système racinaire. De quoi sérieusement douter des compétences scientifiques du dit « lanceur d’alerte »
Pierre Rustin et Paule Bénit soutenues par l’association Pollinis, l’un des lobbys écologistes les plus puissants…
« À ce jour, que ce soit en France ou ailleurs, aucun élément n’est venu confirmer l’existence d’une alerte sanitaire qui pourrait conduire au retrait des autorisations de mise sur le marché des produits qui contiennent ces substances actives. »
« Les informations rapportées dans cet article sont sujettes à discussion en raison des incertitudes expérimentales relevées. Le lien entre un effet inhibiteur des fongicides sur l’activité de la SDH et une induction de pathologie chez l’homme n’est pas recevable », a estimé l’un des toxicologues indépendants du Comité de la prévention et de la précaution sollicités par la cnDAspe, cité par Roger Genet.
Contrairement aux autres associations, « Nous voulons des coquelicots » n’a pas souhaité participé à la plateforme de dialogue de l’Anses.
Roger Genet fait part de nombreuses pressions que l’Anses subit : « quelle science envoie des manifestants et des avocats devant une agence d’expertise scientifique ? »
SDHI : face à l’argument ressassé de Pierre Rustin sur leur non spécificité, Roger Genet fait une petite leçon sur la différence danger/risque. A la bonne dose et pour le bon usage, un produit phytosanitaire, un médicament, etc. ne présente aucun risque!
Face à la fakenews « l’Anses est sourde aux demandes de P. Rustin & co », Roger Genet rétablit les faits.
Réponse du directeur de l’Anses à la tribune des 450 scientifiques du Monde: « Cette tribune a été signée par 450 scientifiques. Cette signature relève davantage de la pétition que de la contribution. Il ne s’agit pas de 450 scientifiques qui se sont penchés sur cette question. Ce sont 450 scientifiques qui ont signé une pétition de soutien à l’équipe de Pierre Rustin. ».
Pour l’Anses : « il ne faut pas confondre danger et risque, sur les 11 substances #SDHI autorisées en France, AUCUNE n’est classée cancérigène et pas de raison de penser qu’elles sont PE. On est bien dans l’évaluation de risque et l’application du principe de PRÉCAUTION ».
Des liens d’intérêt de l’Anses avec des intérêts économiques? Roget Genet s’oppose vigoureusement à ce procès d’intention.
« L’agence n’est pas là pour défendre les produits phytosanitaires. Ce n’est pas son rôle. Elle est là pour évaluer les conditions dans lesquelles ils peuvent être utilisés sans impact pour la santé, et pour protéger les populations ».
« L’article de Pierre Rustin souligne que ces substances sont toxiques sur des lignées cellulaires isolées. Ce n’est pas inattendu. C’était déjà décrit dans la littérature. Il conclut qu’il n’existe pas de test homologué au niveau européen qui prenne spécifiquement en compte la toxicité mitochondriale, qui pourrait être sous-estimée dans les tests in vitro. Je crois qu’il a raison. Cela remet-il en cause l’évaluation des produits telle qu’elle est conduite ? Bien sûr que non. Au-delà des tests in vitro, nous prenons en compte des études in vivo intégratives, c’est-à-dire qui intègrent les mécanismes d’action mitochondriaux et autres. Ces études in vivo ne renvoient aucun signal faisant craindre un risque sanitaire. »