Arrêté anti-pesticides : faut-il stopper la livraison de fruits et légumes dans les communes concernées ?

Le 11 mars 2021 – Le 3 mars dernier, 10 communes d’Ile-de-France (Arcueil, Bagneux, Cachan, Gennevilliers, L’île-Saint-Denis, Malakoff, Montfermeil, Nanterre, Savigny-le-Temple et Sceaux) ont annoncé à « avoir pris en commun un nouvel arrêté portant obligation d’élimination des déchets provenant de l’utilisation des produits phytosanitaires ou de pesticides ». Une nouvelle opération de « com’ » anti-pesticides que le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France considère comme une insulte supplémentaire aux producteurs.

Faisant suite à une précédente « version » d’arrêté rejeté définitivement par le Conseil d’Etat en janvier dernier, ce nouveau type d’arrêté entend « se fonder cette fois sur la compétence des maires en matière de réglementation des déchets ».

Sans entrer dans des considérations juridiques, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France relève :

  • Que ces communes d’Ile-de-France n’ont aucune terre agricole sur leurs territoires. Autrement dit, ce nouvel arrêté n’est qu’une opération politique et de communication. En aucun cas ces communes ne peuvent prétendre que les pratiques agricoles représentent un risque pour leurs administrés.
  • Les fruits et légumes achetés et consommés par les habitants de ces communes et par leurs enfants dans les cantines, qu’ils soient issus de l’agriculture biologique ou conventionnelle sont traités avec des pesticides. Ces traitements sont effectués pour garantir aux consommateurs des produits sains et de qualité. Quelle hypocrisie d’interdire les pesticides chez soi mais de bénéficier chaque jour des aliments qu’ils ont contribuer à protéger dans son assiette !!! Les producteurs de fruits et légumes doivent-ils comprendre qu’il faille stopper la livraison de leurs récoltes dans ces communes ?

Face à cette nouvelle opération de communication, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France appelle les maires des communes françaises, et en particulier les maires des communes d’Ile-de-France, à ne pas sombrer dans la démagogie et le populisme. Pour se nourrir en qualité et en quantité, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, il est nécessaire de pouvoir protéger les cultures. Vouloir interdire leur usage maîtrisé sur notre territoire, c’est abandonner la souveraineté alimentaire de notre pays. C’est aussi importer des aliments cultivés selon des normes que nous refusons, y compris en matière sociale. Sont-ils prêts à revendiquer ce programme politique ? Il y a mieux à faire, par exemple mobiliser les moyens publics de ces communes pour conforter la consommation de fruits et légumes français et de saison par nos concitoyens.