Pommes

Usage clef 1 : Modification du niveau de nouaison

Description : Cette opération consiste à éliminer avant grossissement, une partie des fruits produits par un arbre trop chargé, qui s’épuiserait avec une telle production. Elle permet d’équilibrer la production d’une année sur l’autre. L’absence d’éclaircissage nuit au bon développement des fruits. Non seulement les fruits vont demeurer de petite taille (car ils se partagent une quantité de sève fixe), mais en plus, les maladies se développent (fruits plus fragiles, « cachettes » pour les insectes, transmission de proche en proche…). L’éclaircissage chimique est souvent accompagné d’un éclaircissage manuel afin de « fignoler ».

Produit commercial : MAXCEL et  EXILIS
Substance : benzyladénine
Ce produit est en cours d’évaluation.
Depuis le retrait du Carbaryl au niveau européen (fin 2008), nous ne disposons plus des outils nécessaires à la maitrise précoce de la fructification du pommier. La quasi-totalité de nos voisins et concurrents européens peuvent utiliser la Benzyladénine.
Ces produits ont obtenu une dérogation pour la campagne 2010.

Rappel Etude 2009

Une solution alternative : l’éclaircissage manuel
Substitution totale par de la main d’œuvre.

Conséquence pour le producteur. Cette solution se traduira par une augmentation des charges de personnel d’environ 1 800 € par ha (250 à 450 h de travail par ha). Cette hausse des charges en personnel, qui représente aujourd’hui 44 % des charges totales, se traduira par une diminution du revenu des producteurs. Le résultat moyen par ha sur la période 2000-2006 s’établit à 808 €/ha (écart -791 €/ha à 2914 €/ha).

Conséquence pour le consommateur :

La main d’œuvre passera de 50-80 heures/ha à 300-500 heures par ha.

Le prix de revient d’un kilo de pommes pour le producteur augmentera de 25% l’année 1 et de 50% l’année 2 (en raison du phénomène d’alternance).
Le prix de revient actuel est de 40 centimes pour le producteur (hors frais de conditionnement). Il passera à 50 centimes l’année 1 et à 60 centimes l’année 2.

Conséquences au niveau de la filière

La production sera sujette au phénomène d’alternance au niveau du volume récolté et placerait l’ensemble des acteurs de la filière dans une position défavorable dans les relations commerciales avec la distribution et les principaux clients des pays européens, importateurs de la production française.

Usage clef 2 : Puceron lanigère

Description : Originaire d’Amérique du Nord, il fut importé en Europe à la fin du dix-huitième siècle. Le puceron lanigère a été introduit des Etats-Unis sans ses antagonistes naturels.
C’est un ravageur quelquefois difficile à maîtriser. On le rencontre essentiellement sur le pommier mais il peut attaquer le poirier. Sur les fruits, en cas de forte infestation , l’insecte développe un miellat blanc, ce qui les déclasse sur le plan commercial.

Sur les rameaux, les piqûres des pucerons provoquent la formation de nodosités. Il n’y a pas de dégâts sur feuilles. Les fortes attaques font péricliter les arbres. A partir du printemps, dix à douze générations peuvent se succéder.
L’hyménoptère Aphelinus mali, introduit vers 1920, est le parasite de ce puceron. L’œuf est pondu à l’intérieur de l’insecte et la larve y effectue son développement. Le puceron perd son aspect laineux et meurt.

Produit commercial : ACTARA
Substance : thiamethoxam

Produit commercial : DANTOP
Substance : chlothianidine

Seule la substance pyrimicarbe est autorisée contre ce ravageur. Son niveau d’efficacité est très insuffisant.

Usage clef 3 : Ver blanc (Hanneton)

Produit commercial : MELOCONT
Substance : Beauveria brogniartii  (produit biologique)

Etude préalable en cours pour une demande d’utilisation.
Les producteurs font face à une impasse par  absence totale de matière active pour lutter contre le ver blanc.
Ce produit est homologué en Italie.
Ce produit biologique devrait être inséré dans la réglementation spécifique aux substances peu préoccupantes.

Indicateurs économiques : Le volume de production s’établit en 2007 à 4 368 400 tonnes et a baissé régulièrement de 4% par an sur les 5 dernières années. Cette situation serait d’autant plus catastrophique, que 42% des vergers ont été arrachés en France entre 1992 et 2007. Pour la seule période 2006-2007, 10% des vergers ont été rayés du territoire.